8 février 2014

Métiers - Politique académique

Déclaration intersyndicale sur les langues vivantes en collège

Déclaration intersyndicale sur les langues vivantes en collège

A l’initiative du SNES-FSU, l’intersyndicale Second Degré académique (SNES-FSU – FO – SUD éducation – CGT Educ’action – SGEN-CFDT – SNALC-FGAF) a lu la déclaration suivante au Conseil Académique de l’ Education Nationale du 5 février.

Nous souhaitons nous exprimer au sujet des langues vivantes au collège.

Madame la rectrice, lors du CTA du 16 janvier, vous nous avez annoncé une expérimentation sur l’ensemble des collèges de l’académie.

Il s’agit d’introduire une seconde langue en 5-ième à hauteur de 2h hebdomadaire. Pour financer ce dispositif, vous avez demandé aux établissement de réduire l’horaire de LV1 en 6e , de mettre un terme aux bilangues en 6-ième et vous avez rappelé que les sections européennes n’entrent pas dans les dotations.

Tout d’abord Madame la Rectrice nous nous étonnons pour le moins que la représentante du ministre soit à l’initiative d’une déréglementation horaire par rapport aux arrêtés de 2002 et 2004.

En effet, votre dispositif remet en cause le caractère national des horaires et des programmes en privant les élèves de notre académie d’une heure d’enseignement à laquelle les élèves des autres académies ont droit en 6-ième.
De plus, vous généralisez une expérimentation qui n’a pas fait l’objet d’aucun bilan, sans concertation avec les parties prenantes. Vous dotez les établissements en conséquence avant même la parution de votre circulaire de cadrage, lundi 3 février.

Quant aux aspects pédagogiques, ils sont très critiquables de par l’insuffisance horaire (2h) de la dotation en LV2 5-ième et sur l’absence de réponse à la difficulté majeure qui tient aux effectifs élèves.

Tout cela est d’autant plus incompréhensible pour la communauté éducative que nous sommes à la veille d’une réécriture complète des programmes de collège qui vont de fait modifier l’organisation des enseignements dans moins de 2 ans.
Madame la Rectrice, vous mettez les collèges dans une situation intenable avec ce dispositif qui ne répondra en rien aux difficultés que rencontrent les élèves dans l’apprentissage des langues qui est largement lié à des conditions d’enseignement déplorables de par des effectifs bien souvent autour de 30 élèves.

Vous prétendez lutter par cette expérimentation pour l’équité entre les élèves, or le cadrage que vous voulez imposer ne peut qu’entraîner gêne et confusion. Non seulement l’objectif d’équité ne sera pas atteint mais vous allez aggraver le problème ; les remontées montrent déjà une situation totalement anarchique : maintien des 4h de LV1 dans certains établissements, sections européennes et bilangues maintenus ici où là au prix de coupes sévères sur d’autres enseignements et notamment sur l’aide des élèves en difficulté, menaces sur le latin... Confusion partout donc et incompréhension des collègues et des parents.

Face aux difficultés que rencontrent les collèges et le vrai défi à relever - celui de l’échec scolaire - nos établissements ont besoin de moyens et de sérénité : cette année, ils n’auront guère de moyens pour faire réussir tous les élèves, ne rajoutez pas une énième injonction à toute la liste de celles qui étouffent déjà le collège aujourd’hui.

Il est encore temps d’agir, les CA ne se sont que rarement tenus, nous vous demandons comme ce fut le cas récemment à Rennes, de renoncer à cette expérimentation.


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 les outils du SNES-FSU ;
 le communiqué de presse national sur les déréglementations en Langues Vivantes dans les académies
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