La réforme Chatel des STI2D-STL-STD2A est rejetée par la profession ; elle a reçu deux fois un avis négatif au Conseil Supérieur de l’Education.

Sa mise en œuvre à la rentrée 2011 pour les classes de première va avoir des effets catastrophiques et va s’effectuer dans des conditions inacceptables, tant pour les élèves que pour les enseignants, si la profession n’arrive pas à y mettre un frein.

Il est scandaleux de la part du Ministère de l’Education Nationale de proposer une formation sensée faire croire qu’un enseignant d’une discipline a vocation à enseigner une autre discipline : demande-t-on à un professeur de mathématiques d’enseigner les lettres ? Les collègues de STI ne sont pas des « technologues » polyvalents. Ce « management » induit une perte de sens du métier qui engendre une souffrance au travail au moment même où tous les enseignants auraient besoin de la plus grande sérénité pour prendre en charge des élèves plus difficiles qu’avant.

Par ailleurs de nombreuses suppressions de postes vont avoir lieu, avec une forte part aléatoire. Pour beaucoup de collègues, l’avenir professionnel même à court terme, est un grand point d’interrogation. C’est insupportable.

Les laboratoires et le matériel ne seront pas prêts à la rentrée. De plus, qui utilisera les machines-outils, les machines à commandes numériques, le matériel de laboratoire, les supports pédagogiques qui correspondent à des systèmes réels si ce n’est plus l’Education Nationale ?

La voie technologique ne sera plus en mesure de jouer le rôle d’ascenseur qui a été le sien pour bien des jeunes. Combien d’élèves auraient décroché des études sans elle ? Combien ont pu faire des études supérieures et trouver une insertion professionnelle ?

Il faut absolument tout faire, maintenant, tant qu’il est encore temps, pour éviter cet immense gâchis.

Une seule solution : un moratoire, pour nous donner le temps d’imposer une autre réforme, ambitieuse pour les élèves, les personnels et l’industrie en France et la mettre en place dans des conditions convenables.

Antoine Hernandez, secteur « Voie technologique »