De nombreux professeurs nous ont fait part de leur refus d’assurer les certifications. Ce refus ne peut en aucun cas être considéré comme un manquement à l’obligation de service. Il ne peut justifier aucune sanction (blocage de la note administrative, répercussions sur le déroulement de carrière…).

Lettre du SNES académique aux IPR et au Recteur.

Mesdames, Messieurs,

La mise en place des certifications en Langue Vivante du niveau B1 au lycée pose de nombreux problèmes.

Tout d’abord, elles ont été le fruit d’un appel d’offres que le consortium ALTE a remporté. Le contrat qui a été signé entre ce consortium et l’Education Nationale représente une dépense considérable d’argent public dans un contexte de suppressions de postes et de réduction budgétaire dans l’enseignement. L’ attribution de ces certifications par des organismes marchands est un début de privatisation du service public d’éducation qui doit nous inquiéter.

De plus, ces certifications en langue vivante aggravent les inégalités entre élèves car elles sont réservées aux seuls élèves volontaires des classes européennes.

Loin de répondre à notre souhait de reconnaissance de nos diplômes nationaux à l’échelon européen, elles constituent une menace pour les diplômes existants et ne reflètent pas notre conception de l’enseignement des langues vivantes par l’absence de contenus culturels et de perspective citoyenne.

De nombreux professeurs nous ont fait part de leur refus d’assurer cette tâche. Ce refus ne peut en aucun cas être considéré comme un manquement à l’obligation de service. Il ne peut justifier aucune sanction (blocage de la note administrative, répercussions sur le déroulement de carrière…).

Les certifications ne sont pas des examens publics. C’est pourquoi nous demandons qu’aucune pression ne soit exercée sur les collègues qui ne sont pas volontaires pour participer à ce dispositif.

Une reconnaissance internationale de nos diplômes est nécessaire, mais sans qu’il soit fait appel à des organismes non publics dont les prestations coûtent très cher à l’Education Nationale. L’enseignement des langues respecte déjà les compétences et paliers du CECRL (Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues) et la reconnaissance d’un niveau européen peut se faire dans le cadre des diplômes nationaux, pourvu que les moyens suffisants soient donnés aux professeurs (effectifs allégés, formation, matériel audio et vidéo…) dans le cadre du temps scolaire.

Recevez, Mesdames, Messieurs, nos sincères salutations,

Hélène Bonnin,
responsable du secteur langues vivantes
du Snes Midi-Pyrénées

Brigitte Rafalowicz,
co-secrétaire générale.